Les éoliennes
manquent souvent de vent
Greenpeace
jamais de souffle
« Sauvons le Climat » (3 février 2011) Greenpeace vient de
publier un rapport intitulé « La bataille des réseaux », dans lequel
il est affirmé que les énergies renouvelables pourraient fournir en
Europe 68% de l’électricité en 2030 et 99,5% en 2050, pourvu que les
gouvernements donnent leur donnent la priorité d’accès au réseau électrique.
« Actuellement, dit le rapport, les éoliennes sont souvent
arrêtées en période de pointe de production pour laisser un accès prioritaire à
l'électricité produite par les réacteurs nucléaires et les centrales alimentées
au charbon, impossibles à stopper ». Nous reportons à plus tard
une critique approfondie de ce rapport, marqué par une surestimation évidente
des potentialités des renouvelables intermittentes. Nous nous contenterons ici
de relever une inexactitude factuelle grossière. Greenpeace semble en effet
ignorer délibérément la procédure d’obligation d’achat de la production éolienne
et solaire par les distributeurs historiques. Du fait de cette obligation
légale, ces énergies intermittentes et difficilement prévisibles bénéficient
d'un droit d'accès inconditionnel, y compris en France où la part du nucléaire
est la plus importante. Lorsque l'éolien et le photovoltaïque sont à leur
maximum de production, les productions hydroélectriques, nucléaires et fossiles
sont ajustées pour leur faire place. L'Annexe au présent communiqué (sur le
site de Sauvons Le Climat) rappelle la position de l’Europe, constamment
favorable au développement des énergies renouvelables intermittentes. Le scénario de Greenpeace
reprend un objectif ancien : remplacer dans un premier temps les énergies
« sales », nucléaire et charbon, par des énergies
« propres », éolien, solaire (dont l’irrégularité de production est
systématiquement sous-estimée) et, plus curieusement, par le gaz. Ils proposent
dans un second temps de remplacer le gaz par la bioénergie (le rapport est plus
vague sur ce point). S’il est vrai que le gaz naturel est, à énergie produite
égale, moins émetteur de gaz carbonique que le charbon, il convient tout de
même de ne pas oublier qu’il est la cause chaque année d’explosions
meurtrières, et que il suffirait que les fuites de ce gaz atteignent 5% pour
que l'effet sur le réchauffement climatique de la production d'électricité avec
le gaz soit équivalente à celui provoqué par les centrales à charbon.
Greenpeace serait-il sensible aux sirènes du lobby gazier ? Si nous partageons
certains objectifs de Greenpeace, notamment concernant la déforestation et les
véhicules électriques, leur inefficacité dans la lutte contre l'effet de serre
reste confondante du fait de son a priori anti-nucléaire congénital. A cet
égard, Sauvons le Climat rend hommage à Patrick Moore, un de ses fondateurs,
qui eut le courage de revenir publiquement sur cet entêtement qui conduit
Greenpeace à distordre grossièrement la réalité énergétique européenne. -- Association
Sauvons Le Climat (S L C) |