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Port-au-Prince (Haïti) :

de l’inorganisation spatiale

aux dégradations environnementales

 

 

Pascal SAFFACHE, Olivier COSPAR,
Jean-Valéry MARC

Université des Antilles et de la Guyane, département de Géographie, BP 7207,

97233 Schœlcher Cedex, Martinique

 

 

Introduction

Capitale des « îles sous-le-vent » depuis le 26 novembre 1749, Port-au-Prince est aujourd’hui une métropole sur-densifiée qui totalise trois millions d’habitants environ[1], ce qui représente les deux-tiers de la population urbaine de la République d’Haïti. Cet engouement pour la capitale tient plus à l’absence de travail dans les campagnes et aux salaires misérables et fluctuants qui y sont pratiqués qu’à son réel dynamisme économique. Cependant, les ruraux en ont une représentation mentale quelque peu erronée ; la capitale est perçue comme un eldorado ou tout au moins un espace sur lequel tout est possible et particulièrement les emplois de rue (règne des « jobeurs[2] »), censés générer des revenus décents synonymes d’ascension sociale. En dépit de l’absence de données chiffrées, ce sont chaque année plusieurs dizaines de milliers d’individus qui tentent leur chance à Port-au-Prince. Ces populations déracinées et misérables s’installent où elles le peuvent : sur le bord des ravines nauséabondes, à proximité des mangroves, sur les espaces côtiers remblayés à l’aide d’ordures ou sur des flancs de montagnes si escarpés qu’il faut être un véritable acrobate pour y accéder.

Cet attrait pour la capitale n’est qu’à ses débuts car d’après certaines études prospectives, la population urbaine haïtienne devrait croître fortement d’ici 2006 et celle de Port-au-Prince devrait passer de trois à quatre millions d’habitants (Holly, 1999). Cette situation est assez exceptionnelle, car la capitale haïtienne est la seule ville d’Amérique centrale dont la croissance est mue par l’exode rural[3]. Dans tous les autres États de la région, la transition démographique ayant été réalisée depuis plusieurs décennies, la croissance urbaine résulte de l’accroissement naturel.

 

Si cet afflux massif de migrants offre aux entrepreneurs une main d’œuvre abondante et corvéable à merci, l’atrophie de la région métropolitaine de Port-au-Prince engendre des problèmes environnementaux quasi-insurmontables. La situation est d’autant plus alarmante que les structures étatiques, en faillite, n’en contrôlent absolument plus la croissance. Pour ne prendre qu’un exemple, construite à l’origine pour une population de 100 000 habitants, Port-au-Prince en accueille aujourd’hui trente fois plus (Godart, 1983 ; Holly, 1999).

A travers les exemples de la gestion des ordures ménagères et des excréments humains, de l’approvisionnement en eau potable, de l’exploitation des carrières ou encore des activités agricoles, seront mis en lumière les dysfonctionnements les plus flagrants et les solutions – quand elles existent – qui pourraient être apportées ou tout au moins proposées à court terme.

 

 

I. De l’inorganisation à la dégradation

En Haïti et particulièrement à Port-au-Prince, l’inorganisation spatiale résulte du manque de compétence des responsables politiques et de leurs services techniques (souvent nommés par copinage politique), de la corruption généralisée, de l’absence de moyens financiers permettant d’embaucher des personnes-ressources ainsi que de l’instabilité politique. En effet, comment aménager à long terme, quand la durée des mandats est subordonnée aux coups d’états. L’association de ces facteurs est à l’origine de situations humaines et environnementales insupportables.

 

I.1 Gestion des ordures ménagères et des excréments humains

D’après certaines estimations, l’agglomération de Port-au-Prince produirait en moyenne chaque année 600 000 tonnes de déchets solides (1640 tonnes/jour), dont environ 80 % résulteraient des particuliers et 20 % des infrastructures commerciales et industrielles (Holly, 1999). Ces déchets s’accumulent dans les rues, les caniveaux, les lits des rivières et même dans la baie de Port-au-Prince (Bouchon, 2000). En réalité ces détritus devraient être évacués régulièrement, car les textes indiquent que lorsqu’ils jonchent les rues ils relèvent de la responsabilité des services municipaux, alors que lorsqu’ils s’accumulent dans les ravines et les lits des rivières, ils sont de la responsabilité des services techniques du Ministère des Travaux Publics, des Transports et des Télécommunications[4].

Le vrai problème n’est pas de savoir de qui relève la compétence du ramassage des ordures ménagères, mais de pouvoir effectivement les ramasser. L’absence de contrôle, de salariés en nombre suffisants et de moyens techniques (bennes à ordures, camions de récolte, pelles, pioches, etc.) sont autant de freins à l’assainissement de la capitale. On estime actuellement que seul un quart du volume des déchets produits est effectivement évacué par les services qui en ont la charge. Quand bien même les moyens techniques et financiers seraient multipliés par deux – ce qui est utopique actuellement – les déchets produits ne pourraient être évacués en totalité ; ce calcul ne prend même pas en compte les arrangements passés entre certains entrepreneurs et les conducteurs de bennes à ordures dont les chargements détournés servent de remblais aux bidonvilles construits de façon conquérante en bordure côtière (Murat, 2001).

Cette situation génère une pollution olfactive, visuelle mais surtout est un important vecteur de maladies. Pour information, près d’un quart des décès recensés à Port-au-Prince sont d’origine inconnue (Holly, 1999) ; tout porte à croire que l’atmosphère pestilentielle dans laquelle vit la population en est l’une des causes majeures.

 

Cette situation est encore aggravée par la quasi-inexistence de fosses septiques (Holly, 1999). Hormis certains quartiers des communes de Pétion-ville et de Carrefour qui en disposent, l’essentiel de la population de Port-au-Prince en est privé ; les populations se soulagent donc en bordure de mangrove, dans les lits des rivières ou en creusant de petites fosses dans le sous-sol. Dans les zones basses et marécageuses la nappe phréatique affleurant, les excréments la polluent quotidiennement ; les maladies infectieuses et diarrhéiques si fréquemment diagnostiquées dans les hôpitaux n’en sont que la conséquence logique.

Quand bien même la nappe phréatique n’affleurerait pas, les précipitations étant longues et fréquentes durant les mois d’avril-mai et d’août à octobre, les eaux de ruissellement évacuent en direction des rivières et du milieu marin (Bouchon, 2000) d’importantes quantités de bacilles d’origine fécale et de détritus divers qui polluent la chaîne trophique. La vulnérabilité sanitaire de la population de l’agglomération de Port-au-Prince est par conséquent très importante.

 

I.2 L’approvisionnement en eau potable

A Port-au-Prince, l’approvisionnement en eau potable pose deux types de problèmes :

- les sources émergentes situées sur le Morne de l’Hôpital et les puits de captage localisés dans la plaine du Cul-de-Sac, fournissent quotidiennement 100 000 m3 d’eau, alors que la demande est deux à trois fois plus importante (Verdheil, 1999 ; Holly, 1999) ;

- en raison des défaillances du système de pompage et de distribution (fuites, infiltrations dans les galeries de pompage, etc.) l’eau est de très mauvaise qualité : elle est polluée (riches en bacilles de toutes sortes), a un mauvais goût et une faible limpidité.

 

Cette situation ne risque pas de s’améliorer car, l’exode rural étant continu, l’accroissement de la population urbaine est important et la demande de plus en plus forte. Plus la population sera importante, plus elle produira des déchets (détritus et excréments), plus les infiltrations dans la nappe phréatique seront importantes et plus le système sera vicié. En l’état actuel la situation semble insoluble.

 

I.3 L’exploitation des carrières

L’activité d’extraction est en plein essor en Haïti et particulièrement dans la région métropolitaine de Port-au-Prince où les montagnes et les lits de rivières sont des sites privilégiés. La capitale compte une cinquantaine de carrières qui produisent chaque année de 1 à 1,5 millions de m3 de sable (Prepit, 1996), ce qui représente les trois-quarts de la production nationale de matériaux de construction (sables, graviers, etc.). Ces prélèvements sont réalisés sur les mornes de l’Hôpital et du Fort-Jacques (extraction de calcaire beige, gris et rose), dans la plaine du Cul-de-Sac et dans la région de Laboule où les alluvions calcaires arénisés servent de matériau d’enduit en raison de leur grande finesse.

Si ces exploitations jouent un rôle social très important, puisqu’elles emploient des milliers de journaliers, elles participent cependant durablement à la destruction du milieu. Lors de leur mise en exploitation, les espaces naturels sont balafrés puis éventrés (Magny, 1991) ; il s’en suit un remodelage des formes topographiques originelles qu’il est impossible ensuite de réhabiliter. La situation ne serait pas dramatique si ces surfaces dénudées n’accentuaient le ruissellement des eaux de pluie, l’érosion des bassins-versants et le transport de volumineuses quantités de sédiments qui, en s’accumulant en aval, obstruent les drains naturels et accentuent les inondations donc la pollution des parties basses de la capitale. L’ensablement et l’envasement de la baie de Port-au-Prince (Bouchon, 2000) résultent en partie de ce phénomène.

Il arrive parfois aussi qu’un versant mis en porte-à-faux s’éboule, emportant avec lui quelques cases et des ouvriers. Un autre motif d’inquiétude est l’émission de poussières ; 15 % des décès annuels résultent d’une atrophie des bronches (Holly, 1999). La présence de dizaines de milliers de véhicules aux moteurs mal réglés évacuant dans l’atmosphère du monoxyde de souffre, du monoxyde de carbone ou du dioxyde d’azote, sont autant de facteurs qui s’ajoutent aux poussières des carrières, accentuent l’oppression des personnes les plus fragiles et favorisent le développement de maladies respiratoires. Les personnes les plus exposées sont les ouvriers des carrières, les piétons, les vendeurs ambulants, etc.

 

Enfin, l’activité d’extraction sous-tend des conditions de travail particulièrement pénibles, car réalisées avec du matériel rudimentaire : pelles, pioches et barres à mines sont les outils les plus élaborés mis à la disposition des ouvriers. Il arrive fréquemment que certains ouvriers ne disposant pas de ce matériel rudimentaire grattent le sol et ramassent les sédiments à la main pour des revenus misérables. Les extractions mécaniques sont assez marginales, car elles nécessitent du personnel qualifié et des engins très coûteux.

 

I.4 L’agriculture

L’agriculture qui était jadis l’un des fleurons de l’activité économique de la région métropolitaine de Port-au-Prince et qui était pratiquée à Pétion-Ville, à Carrefour et de façon générale dans toute la plaine du Cul-de-Sac est de plus en plus déliquescente. L’exode rural a accru la pression foncière, entraîné une diminution des périodes de jachère, ce qui a provoqué une baisse de la productivité du sol et une chute des revenus agricoles (Saffache, 2001). A titre d’exemple, entre 1965 et 1985, les revenus moyens annuels des agriculteurs haïtiens sont passés de 450 à 250 dollars US (Bellande, 1987). Cette pression foncière a aussi entraîné une chute de la fertilité du substratum et a accéléré l’érosion. Cette dernière est d’autant plus forte que par manque d’espace, les paysans ont été contraints de cultiver des zones de plus en plus pentues donc soumises à de violents phénomènes de ruissellement et de déstabilisation (Saffache, 2001).

Pour sortir de cette logique et augmenter leurs revenus, les paysans n’ont eu d’autres choix que de transformer le couvert végétal en charbon de bois (seule activité encore susceptible de leur permettre de dégager quelques profits et source principale d’énergie pour la majorité de la population). En agissant ainsi ils n’ont fait qu’accentuer les dégradations, car en dénudant le substratum, cela a entraîné un appauvrissement de son contenu organique et a favorisé l’apparition de phénomènes de ruissellement et d’érosion encore plus violents et souvent beaucoup plus fréquents (Victor, 1996 ; Saffache, 2001).

 

Face à ces incidences particulièrement nocives et dommageables, certains agriculteurs se sont lancés dans l’élevage (production de porcs) ; bien que cette activité ait été florissante, elle est de plus en plus concurrencée par les importations de produits congelés en provenance des États-Unis et de la République Dominicaine. Il n’empêche que le lisier de porcs rejeté directement dans les rivières ou épandu sur le sol participe activement à la pollution des nappes phréatiques et à celle du réseau hydrographique. Les maladies infectieuses et diarrhéiques si fréquemment diagnostiquées pourraient aussi être liées à ce type de pollution.

 

 

II. Les causes de l’inorganisation spatiale

Bien qu’il existe un certain nombre d’articles énonçant les principes de l’évacuation des eaux pluviales (articles 34 à 45 du moniteur du 5 août 1937[5]), de la gestion des ordures ménagères (article 51) ou des règles de construction urbaine (articles 17 à 19), ceux-ci n’ont quasiment jamais été appliqués et sont maintenant inapplicables en raison des mauvaises habitudes prises et de l’anarchie ambiante. L’inapplication de ces articles résulte du manque de personnel censé vérifier le respect des normes en vigueur et de la corruption généralisée ; quelle que soit la situation, il est toujours possible de « s’arranger » avec le personnel communal ou étatique.

Pour ne prendre qu’un exemple, bien que le Morne de l’Hôpital soit classé « zone inconstructible et sous protection », ses flancs sont habités par des dizaines de milliers de squatters et sa partie sommitale est une zone d’extraction de matériaux de construction.

Même si l’article 64 (moniteur du 5 août 1937) indique que « toute ville d’au moins 2 000 habitants est tenue d’avoir un projet d’aménagement, d’embellissement et d’extension […] », seule la capitale a fait l’objet d’une vague étude d’aménagement sans que les préconisations énoncées ne soient respectées. C’est donc cette absence de politique globale d’aménagement et de respect des règles ou des normes en vigueur qui est à l’origine des dysfonctionnements et des désagréments précédemment mis en lumière : ramassage des ordures ménagères inexistant ou insuffisant, drainage perturbé par des encombrants divers, pollutions multiples, exploitation minière anarchique, constructions illégales, commerce informel, etc. A titre d’information, même lorsque les constructions sont réalisées avec un permis de construire, il existe un décalage entre les plans déposés et les travaux réalisés. Il est assez fréquent, au cours de la construction d’une maison, que un ou deux étages supplémentaires apparaissent, que la surface des pièces soit multipliée par deux ou trois ou que les façades empiètent sur les voies de communication, par exemple.

 

Certaines associations militent en faveur d’un aménagement plus raisonné et surtout plus efficace ; c’est la raison pour laquelle elles sont prêtent à impulser îlot par îlot des actions de nettoyage et de reconstruction. Cependant, ces politiques coûtent chères et les banques ne prêtent qu’aux entreprises industrielles, commerciales et aux personnes solvables. La solution pourrait être de s’adresser à des usuriers, mais les taux d’intérêt qu’ils pratiquent sont de 2 à 5 fois plus élevés (25 à 60 % par mois) que ceux de la Banque de la République d’Haïti (BRH) et de l’Office National d’Assurance (ONA). En dépit de leur bonne volonté, les projets de ces associations populaires piétinent.

 

Face à la léthargie ambiante et à l’absence d’une réelle volonté d’impulser un changement profitable aux couches les plus modestes, des entrepreneurs privés réalisent régulièrement des lotissements et des résidences visant à loger la frange aisée de la population.

 


III. Quelques solutions réalistes

Face à ce tableau particulièrement pessimiste, ne faudrait-il pas entreprendre très rapidement un certain nombre d’actions :

1.   lister de façon exhaustive les problèmes constatés et leur accorder un ordre d’importance ; la priorité devrait être donnée aux problèmes sanitaires, ensuite viendraient les problèmes de logement puis les problèmes environnementaux généraux (érosion des sols, excavation de versants pentus, défiguration du paysage, etc.).

2.   Il conviendrait ensuite de s’entourer d’experts internationaux volontaires (spécialistes de la gestion et de la valorisation des déchets, écologues, environnementalistes, paysagistes, urbanistes, agronomes, etc.) de façon à établir un plan d’action cohérent. L’objectif est d’éviter que les remèdes apportés (par leur inadaptation) n’aggravent le mal.

3.   L’inventaire des problèmes étant effectué et les projets d’action étant établis, des demandes de financement devraient être formulées auprès d’organisations internationales (Fond Monétaire International, UNESCO), ainsi qu’auprès des anciennes puissances coloniales : la France et les États-Unis.

4.   Il est évident qu’en dépit de la mise en place de cette procédure, tous les problèmes ne seront pas résolus immédiatement ; cependant, l’objectif est de mettre en place un programme d’aménagement cohérent et durable. Il faut agir sur le long terme et non à l’échelle d’un mandat.

 

 

Conclusion

En définitive, pour aménager la région métropolitaine de Port-au-Prince et pallier les dégradations précédemment évoquées, les responsables haïtiens devraient mettre de côté leurs différends politiques et personnels et former un vrai gouvernement d’union nationale ayant pour objectif de remettre le pays sur la voie du développement de façon à redonner espoir à la population. En dépit de tout ce qu’il y a à faire une attention particulière devrait être apportée à la construction de logements. Pour ne prendre qu’un exemple, entre 1958 et 1998 l’Office National du Logement (ONL) n’a construit que 1832 unités d’habitation, alors que parallèlement la population de Port-au-Prince a augmenté de plus 400 000 âmes. Dans un pays où tout est à faire ou à refaire, la priorité doit être donnée à l’assainissement et au logement ce qui devrait vraisemblablement apaiser les tensions et permettre d’engager d’autres actions.

 

 

Bibliographie

- Bellande A. 1987. Rationalité socio-économique des systèmes de production dans la zone de Madian-Salagnac (Thèse de l’Université Mac Gill), 165 p.

- Bouchon C. 2000. Diagnostic écologique des écosystèmes et des ressources marines côtières de la République d’Haïti, la région de Port-au-Prince à Saint-Marc. Rapport du Centre d’Etudes appliquées au milieu naturel des Antilles et de la Guyane, 20 p.

- Godart H. 1983. Port-au-Prince, les mutations urbaines dans le cadre d’une croissance rapide et incontrôlée. Thèse de Doctorat (3ème cycle), Université de Bordeaux III.

- Holly G. 1999. Les problèmes environnementaux de la région métropolitaine de Port-au-Prince. Ouvrage réalisé pour la commémoration du 250ème anniversaire de la fondation de la ville de Port-au-Prince, 221 p.

- Magny E. 1991. Ressources naturelles, environnement : une nouvelle approche. Haïti : Editions Henry Deschamps, 252 p.

- Moral P. 1978. Le paysan haïtien – étude sur la vie rurale en Haïti. Port-au-Prince : Edition Fardin, 375 p.

- Murat C. 2001. Aménagement et gestion du littoral de Port-au-Prince. Travail d’Etude et de Recherche, Université des Antilles et de la Guyane, 105 p.

- Prepit C. 1996. Exploitations minières et environnement. Rapport sans lieu d’édition, non numérotées.

- Roose E. 1999. Introduction à la gestion conservatoire de l’eau, de la biomasse et de la fertilité des sols (GCES). Rome : FAO, 420 p.

- Saffache P. 2001. De la dégradation à la restauration des sols : utilisation de méthodes traditionnelles et modernes en Haïti, Le Courrier de l’Environnement de l’INRA, 43, p. 102-106.

- Smolikowski B. 1989. Aménagements des bassins-versants en Haïti, Synthèse Atelier  Conjonction, 182-183, 6 p.

- Verdheil V. 1999. De l’eau pour les pauvres à Port-au-Prince, Haïti, Mappemonde, 55, p. 14-18.

- Victor J.A. 1996. Energie, charbon de bois et dégradation de l’environnement. Rapport sans lieu d’édition, non numérotées.

 

 

Glossaire

 

Accroissement naturel (ou taux d’accroissement naturel) : Différence entre les taux de natalité et de mortalité.

Exode rural : Déplacement massif des populations rurales vers les villes. Les causes de l’exode peuvent être multiples.

Transition démographique : Passage d’un taux de mortalité et de natalité élevés, à des taux beaucoup plus modestes. La transition démographique accompagne le développement économique et social.

 

 

 


 

 


Port-au-Prince (Haïti) :

de l’inorganisation spatiale

aux dégradations environnementales

 

 

Pascal SAFFACHE, Olivier COSPAR,
Jean-Valéry MARC

Université des Antilles et de la Guyane, département de Géographie, BP 7207,

97233 Schœlcher Cedex, Martinique

 

 

Introduction

Capitale des « îles sous-le-vent » depuis le 26 novembre 1749, Port-au-Prince est aujourd’hui une métropole sur-densifiée qui totalise trois millions d’habitants environ[6], ce qui représente les deux-tiers de la population urbaine de la République d’Haïti. Cet engouement pour la capitale tient plus à l’absence de travail dans les campagnes et aux salaires misérables et fluctuants qui y sont pratiqués qu’à son réel dynamisme économique. Cependant, les ruraux en ont une représentation mentale quelque peu erronée ; la capitale est perçue comme un eldorado ou tout au moins un espace sur lequel tout est possible et particulièrement les emplois de rue (règne des « jobeurs[7] »), censés générer des revenus décents synonymes d’ascension sociale. En dépit de l’absence de données chiffrées, ce sont chaque année plusieurs dizaines de milliers d’individus qui tentent leur chance à Port-au-Prince. Ces populations déracinées et misérables s’installent où elles le peuvent : sur le bord des ravines nauséabondes, à proximité des mangroves, sur les espaces côtiers remblayés à l’aide d’ordures ou sur des flancs de montagnes si escarpés qu’il faut être un véritable acrobate pour y accéder.

Cet attrait pour la capitale n’est qu’à ses débuts car d’après certaines études prospectives, la population urbaine haïtienne devrait croître fortement d’ici 2006 et celle de Port-au-Prince devrait passer de trois à quatre millions d’habitants (Holly, 1999). Cette situation est assez exceptionnelle, car la capitale haïtienne est la seule ville d’Amérique centrale dont la croissance est mue par l’exode rural[8]. Dans tous les autres États de la région, la transition démographique ayant été réalisée depuis plusieurs décennies, la croissance urbaine résulte de l’accroissement naturel.

 

Si cet afflux massif de migrants offre aux entrepreneurs une main d’œuvre abondante et corvéable à merci, l’atrophie de la région métropolitaine de Port-au-Prince engendre des problèmes environnementaux quasi-insurmontables. La situation est d’autant plus alarmante que les structures étatiques, en faillite, n’en contrôlent absolument plus la croissance. Pour ne prendre qu’un exemple, construite à l’origine pour une population de 100 000 habitants, Port-au-Prince en accueille aujourd’hui trente fois plus (Godart, 1983 ; Holly, 1999).

A travers les exemples de la gestion des ordures ménagères et des excréments humains, de l’approvisionnement en eau potable, de l’exploitation des carrières ou encore des activités agricoles, seront mis en lumière les dysfonctionnements les plus flagrants et les solutions – quand elles existent – qui pourraient être apportées ou tout au moins proposées à court terme.

 

 

I. De l’inorganisation à la dégradation

En Haïti et particulièrement à Port-au-Prince, l’inorganisation spatiale résulte du manque de compétence des responsables politiques et de leurs services techniques (souvent nommés par copinage politique), de la corruption généralisée, de l’absence de moyens financiers permettant d’embaucher des personnes-ressources ainsi que de l’instabilité politique. En effet, comment aménager à long terme, quand la durée des mandats est subordonnée aux coups d’états. L’association de ces facteurs est à l’origine de situations humaines et environnementales insupportables.

 

I.1 Gestion des ordures ménagères et des excréments humains

D’après certaines estimations, l’agglomération de Port-au-Prince produirait en moyenne chaque année 600 000 tonnes de déchets solides (1640 tonnes/jour), dont environ 80 % résulteraient des particuliers et 20 % des infrastructures commerciales et industrielles (Holly, 1999). Ces déchets s’accumulent dans les rues, les caniveaux, les lits des rivières et même dans la baie de Port-au-Prince (Bouchon, 2000). En réalité ces détritus devraient être évacués régulièrement, car les textes indiquent que lorsqu’ils jonchent les rues ils relèvent de la responsabilité des services municipaux, alors que lorsqu’ils s’accumulent dans les ravines et les lits des rivières, ils sont de la responsabilité des services techniques du Ministère des Travaux Publics, des Transports et des Télécommunications[9].

Le vrai problème n’est pas de savoir de qui relève la compétence du ramassage des ordures ménagères, mais de pouvoir effectivement les ramasser. L’absence de contrôle, de salariés en nombre suffisants et de moyens techniques (bennes à ordures, camions de récolte, pelles, pioches, etc.) sont autant de freins à l’assainissement de la capitale. On estime actuellement que seul un quart du volume des déchets produits est effectivement évacué par les services qui en ont la charge. Quand bien même les moyens techniques et financiers seraient multipliés par deux – ce qui est utopique actuellement – les déchets produits ne pourraient être évacués en totalité ; ce calcul ne prend même pas en compte les arrangements passés entre certains entrepreneurs et les conducteurs de bennes à ordures dont les chargements détournés servent de remblais aux bidonvilles construits de façon conquérante en bordure côtière (Murat, 2001).

Cette situation génère une pollution olfactive, visuelle mais surtout est un important vecteur de maladies. Pour information, près d’un quart des décès recensés à Port-au-Prince sont d’origine inconnue (Holly, 1999) ; tout porte à croire que l’atmosphère pestilentielle dans laquelle vit la population en est l’une des causes majeures.

 

Cette situation est encore aggravée par la quasi-inexistence de fosses septiques (Holly, 1999). Hormis certains quartiers des communes de Pétion-ville et de Carrefour qui en disposent, l’essentiel de la population de Port-au-Prince en est privé ; les populations se soulagent donc en bordure de mangrove, dans les lits des rivières ou en creusant de petites fosses dans le sous-sol. Dans les zones basses et marécageuses la nappe phréatique affleurant, les excréments la polluent quotidiennement ; les maladies infectieuses et diarrhéiques si fréquemment diagnostiquées dans les hôpitaux n’en sont que la conséquence logique.

Quand bien même la nappe phréatique n’affleurerait pas, les précipitations étant longues et fréquentes durant les mois d’avril-mai et d’août à octobre, les eaux de ruissellement évacuent en direction des rivières et du milieu marin (Bouchon, 2000) d’importantes quantités de bacilles d’origine fécale et de détritus divers qui polluent la chaîne trophique. La vulnérabilité sanitaire de la population de l’agglomération de Port-au-Prince est par conséquent très importante.

 

I.2 L’approvisionnement en eau potable

A Port-au-Prince, l’approvisionnement en eau potable pose deux types de problèmes :

- les sources émergentes situées sur le Morne de l’Hôpital et les puits de captage localisés dans la plaine du Cul-de-Sac, fournissent quotidiennement 100 000 m3 d’eau, alors que la demande est deux à trois fois plus importante (Verdheil, 1999 ; Holly, 1999) ;

- en raison des défaillances du système de pompage et de distribution (fuites, infiltrations dans les galeries de pompage, etc.) l’eau est de très mauvaise qualité : elle est polluée (riches en bacilles de toutes sortes), a un mauvais goût et une faible limpidité.

 

Cette situation ne risque pas de s’améliorer car, l’exode rural étant continu, l’accroissement de la population urbaine est important et la demande de plus en plus forte. Plus la population sera importante, plus elle produira des déchets (détritus et excréments), plus les infiltrations dans la nappe phréatique seront importantes et plus le système sera vicié. En l’état actuel la situation semble insoluble.

 

I.3 L’exploitation des carrières

L’activité d’extraction est en plein essor en Haïti et particulièrement dans la région métropolitaine de Port-au-Prince où les montagnes et les lits de rivières sont des sites privilégiés. La capitale compte une cinquantaine de carrières qui produisent chaque année de 1 à 1,5 millions de m3 de sable (Prepit, 1996), ce qui représente les trois-quarts de la production nationale de matériaux de construction (sables, graviers, etc.). Ces prélèvements sont réalisés sur les mornes de l’Hôpital et du Fort-Jacques (extraction de calcaire beige, gris et rose), dans la plaine du Cul-de-Sac et dans la région de Laboule où les alluvions calcaires arénisés servent de matériau d’enduit en raison de leur grande finesse.

Si ces exploitations jouent un rôle social très important, puisqu’elles emploient des milliers de journaliers, elles participent cependant durablement à la destruction du milieu. Lors de leur mise en exploitation, les espaces naturels sont balafrés puis éventrés (Magny, 1991) ; il s’en suit un remodelage des formes topographiques originelles qu’il est impossible ensuite de réhabiliter. La situation ne serait pas dramatique si ces surfaces dénudées n’accentuaient le ruissellement des eaux de pluie, l’érosion des bassins-versants et le transport de volumineuses quantités de sédiments qui, en s’accumulant en aval, obstruent les drains naturels et accentuent les inondations donc la pollution des parties basses de la capitale. L’ensablement et l’envasement de la baie de Port-au-Prince (Bouchon, 2000) résultent en partie de ce phénomène.

Il arrive parfois aussi qu’un versant mis en porte-à-faux s’éboule, emportant avec lui quelques cases et des ouvriers. Un autre motif d’inquiétude est l’émission de poussières ; 15 % des décès annuels résultent d’une atrophie des bronches (Holly, 1999). La présence de dizaines de milliers de véhicules aux moteurs mal réglés évacuant dans l’atmosphère du monoxyde de souffre, du monoxyde de carbone ou du dioxyde d’azote, sont autant de facteurs qui s’ajoutent aux poussières des carrières, accentuent l’oppression des personnes les plus fragiles et favorisent le développement de maladies respiratoires. Les personnes les plus exposées sont les ouvriers des carrières, les piétons, les vendeurs ambulants, etc.

 

Enfin, l’activité d’extraction sous-tend des conditions de travail particulièrement pénibles, car réalisées avec du matériel rudimentaire : pelles, pioches et barres à mines sont les outils les plus élaborés mis à la disposition des ouvriers. Il arrive fréquemment que certains ouvriers ne disposant pas de ce matériel rudimentaire grattent le sol et ramassent les sédiments à la main pour des revenus misérables. Les extractions mécaniques sont assez marginales, car elles nécessitent du personnel qualifié et des engins très coûteux.

 

I.4 L’agriculture

L’agriculture qui était jadis l’un des fleurons de l’activité économique de la région métropolitaine de Port-au-Prince et qui était pratiquée à Pétion-Ville, à Carrefour et de façon générale dans toute la plaine du Cul-de-Sac est de plus en plus déliquescente. L’exode rural a accru la pression foncière, entraîné une diminution des périodes de jachère, ce qui a provoqué une baisse de la productivité du sol et une chute des revenus agricoles (Saffache, 2001). A titre d’exemple, entre 1965 et 1985, les revenus moyens annuels des agriculteurs haïtiens sont passés de 450 à 250 dollars US (Bellande, 1987). Cette pression foncière a aussi entraîné une chute de la fertilité du substratum et a accéléré l’érosion. Cette dernière est d’autant plus forte que par manque d’espace, les paysans ont été contraints de cultiver des zones de plus en plus pentues donc soumises à de violents phénomènes de ruissellement et de déstabilisation (Saffache, 2001).

Pour sortir de cette logique et augmenter leurs revenus, les paysans n’ont eu d’autres choix que de transformer le couvert végétal en charbon de bois (seule activité encore susceptible de leur permettre de dégager quelques profits et source principale d’énergie pour la majorité de la population). En agissant ainsi ils n’ont fait qu’accentuer les dégradations, car en dénudant le substratum, cela a entraîné un appauvrissement de son contenu organique et a favorisé l’apparition de phénomènes de ruissellement et d’érosion encore plus violents et souvent beaucoup plus fréquents (Victor, 1996 ; Saffache, 2001).

 

Face à ces incidences particulièrement nocives et dommageables, certains agriculteurs se sont lancés dans l’élevage (production de porcs) ; bien que cette activité ait été florissante, elle est de plus en plus concurrencée par les importations de produits congelés en provenance des États-Unis et de la République Dominicaine. Il n’empêche que le lisier de porcs rejeté directement dans les rivières ou épandu sur le sol participe activement à la pollution des nappes phréatiques et à celle du réseau hydrographique. Les maladies infectieuses et diarrhéiques si fréquemment diagnostiquées pourraient aussi être liées à ce type de pollution.

 

 

II. Les causes de l’inorganisation spatiale

Bien qu’il existe un certain nombre d’articles énonçant les principes de l’évacuation des eaux pluviales (articles 34 à 45 du moniteur du 5 août 1937[10]), de la gestion des ordures ménagères (article 51) ou des règles de construction urbaine (articles 17 à 19), ceux-ci n’ont quasiment jamais été appliqués et sont maintenant inapplicables en raison des mauvaises habitudes prises et de l’anarchie ambiante. L’inapplication de ces articles résulte du manque de personnel censé vérifier le respect des normes en vigueur et de la corruption généralisée ; quelle que soit la situation, il est toujours possible de « s’arranger » avec le personnel communal ou étatique.

Pour ne prendre qu’un exemple, bien que le Morne de l’Hôpital soit classé « zone inconstructible et sous protection », ses flancs sont habités par des dizaines de milliers de squatters et sa partie sommitale est une zone d’extraction de matériaux de construction.

Même si l’article 64 (moniteur du 5 août 1937) indique que « toute ville d’au moins 2 000 habitants est tenue d’avoir un projet d’aménagement, d’embellissement et d’extension […] », seule la capitale a fait l’objet d’une vague étude d’aménagement sans que les préconisations énoncées ne soient respectées. C’est donc cette absence de politique globale d’aménagement et de respect des règles ou des normes en vigueur qui est à l’origine des dysfonctionnements et des désagréments précédemment mis en lumière : ramassage des ordures ménagères inexistant ou insuffisant, drainage perturbé par des encombrants divers, pollutions multiples, exploitation minière anarchique, constructions illégales, commerce informel, etc. A titre d’information, même lorsque les constructions sont réalisées avec un permis de construire, il existe un décalage entre les plans déposés et les travaux réalisés. Il est assez fréquent, au cours de la construction d’une maison, que un ou deux étages supplémentaires apparaissent, que la surface des pièces soit multipliée par deux ou trois ou que les façades empiètent sur les voies de communication, par exemple.

 

Certaines associations militent en faveur d’un aménagement plus raisonné et surtout plus efficace ; c’est la raison pour laquelle elles sont prêtent à impulser îlot par îlot des actions de nettoyage et de reconstruction. Cependant, ces politiques coûtent chères et les banques ne prêtent qu’aux entreprises industrielles, commerciales et aux personnes solvables. La solution pourrait être de s’adresser à des usuriers, mais les taux d’intérêt qu’ils pratiquent sont de 2 à 5 fois plus élevés (25 à 60 % par mois) que ceux de la Banque de la République d’Haïti (BRH) et de l’Office National d’Assurance (ONA). En dépit de leur bonne volonté, les projets de ces associations populaires piétinent.

 

Face à la léthargie ambiante et à l’absence d’une réelle volonté d’impulser un changement profitable aux couches les plus modestes, des entrepreneurs privés réalisent régulièrement des lotissements et des résidences visant à loger la frange aisée de la population.

 


III. Quelques solutions réalistes

Face à ce tableau particulièrement pessimiste, ne faudrait-il pas entreprendre très rapidement un certain nombre d’actions :

5.   lister de façon exhaustive les problèmes constatés et leur accorder un ordre d’importance ; la priorité devrait être donnée aux problèmes sanitaires, ensuite viendraient les problèmes de logement puis les problèmes environnementaux généraux (érosion des sols, excavation de versants pentus, défiguration du paysage, etc.).

6.   Il conviendrait ensuite de s’entourer d’experts internationaux volontaires (spécialistes de la gestion et de la valorisation des déchets, écologues, environnementalistes, paysagistes, urbanistes, agronomes, etc.) de façon à établir un plan d’action cohérent. L’objectif est d’éviter que les remèdes apportés (par leur inadaptation) n’aggravent le mal.

7.   L’inventaire des problèmes étant effectué et les projets d’action étant établis, des demandes de financement devraient être formulées auprès d’organisations internationales (Fond Monétaire International, UNESCO), ainsi qu’auprès des anciennes puissances coloniales : la France et les États-Unis.

8.   Il est évident qu’en dépit de la mise en place de cette procédure, tous les problèmes ne seront pas résolus immédiatement ; cependant, l’objectif est de mettre en place un programme d’aménagement cohérent et durable. Il faut agir sur le long terme et non à l’échelle d’un mandat.

 

 

Conclusion

En définitive, pour aménager la région métropolitaine de Port-au-Prince et pallier les dégradations précédemment évoquées, les responsables haïtiens devraient mettre de côté leurs différends politiques et personnels et former un vrai gouvernement d’union nationale ayant pour objectif de remettre le pays sur la voie du développement de façon à redonner espoir à la population. En dépit de tout ce qu’il y a à faire une attention particulière devrait être apportée à la construction de logements. Pour ne prendre qu’un exemple, entre 1958 et 1998 l’Office National du Logement (ONL) n’a construit que 1832 unités d’habitation, alors que parallèlement la population de Port-au-Prince a augmenté de plus 400 000 âmes. Dans un pays où tout est à faire ou à refaire, la priorité doit être donnée à l’assainissement et au logement ce qui devrait vraisemblablement apaiser les tensions et permettre d’engager d’autres actions.

 

 

Bibliographie

- Bellande A. 1987. Rationalité socio-économique des systèmes de production dans la zone de Madian-Salagnac (Thèse de l’Université Mac Gill), 165 p.

- Bouchon C. 2000. Diagnostic écologique des écosystèmes et des ressources marines côtières de la République d’Haïti, la région de Port-au-Prince à Saint-Marc. Rapport du Centre d’Etudes appliquées au milieu naturel des Antilles et de la Guyane, 20 p.

- Godart H. 1983. Port-au-Prince, les mutations urbaines dans le cadre d’une croissance rapide et incontrôlée. Thèse de Doctorat (3ème cycle), Université de Bordeaux III.

- Holly G. 1999. Les problèmes environnementaux de la région métropolitaine de Port-au-Prince. Ouvrage réalisé pour la commémoration du 250ème anniversaire de la fondation de la ville de Port-au-Prince, 221 p.

- Magny E. 1991. Ressources naturelles, environnement : une nouvelle approche. Haïti : Editions Henry Deschamps, 252 p.

- Moral P. 1978. Le paysan haïtien – étude sur la vie rurale en Haïti. Port-au-Prince : Edition Fardin, 375 p.

- Murat C. 2001. Aménagement et gestion du littoral de Port-au-Prince. Travail d’Etude et de Recherche, Université des Antilles et de la Guyane, 105 p.

- Prepit C. 1996. Exploitations minières et environnement. Rapport sans lieu d’édition, non numérotées.

- Roose E. 1999. Introduction à la gestion conservatoire de l’eau, de la biomasse et de la fertilité des sols (GCES). Rome : FAO, 420 p.

- Saffache P. 2001. De la dégradation à la restauration des sols : utilisation de méthodes traditionnelles et modernes en Haïti, Le Courrier de l’Environnement de l’INRA, 43, p. 102-106.

- Smolikowski B. 1989. Aménagements des bassins-versants en Haïti, Synthèse Atelier  Conjonction, 182-183, 6 p.

- Verdheil V. 1999. De l’eau pour les pauvres à Port-au-Prince, Haïti, Mappemonde, 55, p. 14-18.

- Victor J.A. 1996. Energie, charbon de bois et dégradation de l’environnement. Rapport sans lieu d’édition, non numérotées.

 

 

Glossaire

 

Accroissement naturel (ou taux d’accroissement naturel) : Différence entre les taux de natalité et de mortalité.

Exode rural : Déplacement massif des populations rurales vers les villes. Les causes de l’exode peuvent être multiples.

Transition démographique : Passage d’un taux de mortalité et de natalité élevés, à des taux beaucoup plus modestes. La transition démographique accompagne le développement économique et social.

 

 

 


 

 


 



[1] En 1996, l’IHSI l’estimait à 2,3 millions d’habitants.

[2] Individus payés à la tâche ; celle-ci peut varier plusieurs fois au cours de la journée.

[3] Les termes en gras sont définis dans le glossaire.

[4] Le ramassage des ordures ménagères est régi par l’article 51 du moniteur du 5 août 1937.

[5] Ces articles ont été modifiés en 1966 puis en 1977.

[6] En 1996, l’IHSI l’estimait à 2,3 millions d’habitants.

[7] Individus payés à la tâche ; celle-ci peut varier plusieurs fois au cours de la journée.

[8] Les termes en gras sont définis dans le glossaire.

[9] Le ramassage des ordures ménagères est régi par l’article 51 du moniteur du 5 août 1937.

[10] Ces articles ont été modifiés en 1966 puis en 1977.